Terra Nova lance sa collection « Positions » cet essai de Nicolas Colin intitulé La richesse des nations après la révolution numérique. L’objectif est ici d’éclairer cet enjeu qui transforme sur le long terme les sociétés européennes.
Partant du constat que demain toute l’économie sera numérique et que la transition numérique transforme progressivement l’ensemble de l’économie et de ses institutions, Nicolas Colin explique en quoi nombre des problèmes d’emploi, d’inégalité prennent leur source dans ces paradigmes. La France – au travers de nombres de ses secteurs économiques et concurrentiels – ne souhaite pas s’engager dans cette transition et minent ainsi son développement, sa compétitivité et la remise à plat nécessaire de ses institutions. Ces difficultés sont d’autant plus préoccupantes que les élites peinent à comprendre ce phénomène et ses conséquences; C’est donc dans une impasse que la France se trouve aujourd’hui : les grandes entreprises peinent à se ressaisir face à la dislocation de filières qu’elles ont longtemps dominées, les PME sont acculées à la faillite sans posséder les clefs de compréhension ni le système financier pour les appuyer dans leurs efforts de transformation, les startups émergent difficilement dans une économie qui ne leur ménage pas suffisamment d’accès à des financements en fonds propres ; enfin, les pouvoirs publics se bornent souvent à défendre les entreprises en place et à étouffer dans l’œuf les innovations de rupture qui, seules, permettraient de faire grandir des géants français de l’économie numérique.
L’ambition de Nicolas Colin n’est pas d’avancer des propositions techniques pour améliorer telle ou telle politique publique, mais de donner à comprendre les grandes mutations sociales, économiques, technologiques ou encore culturelles à l’épreuve desquelles doit être redéfini l’horizon des idées progressistes.