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Date / Heure
Date(s) - 25/01/2019
8 h 30 min - 10 h 15 min

Emplacement
Ministère des Affaires étrangères, site Conventions


La globalisation commerciale et financière à l’oeuvre depuis trois décennies est notamment marquée par l’ascension de la Chine, qui s’est accélérée depuis son adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce en 2001. Dans ce nouvel ordonnancement gouverné par « le droit global », Pékin est devenu un acteur incontournable et ce, au-delà même de son grand projet BRI « Belt and road initiative » traduit par « les nouvelles routes de la soie ». Ce dernier sucite de nombreuses craintes, à tort ou à raison, et apparaît autant comme une arme économique que comme un outil de production de valeurs.

La Chine est un acteur puissant dans la mondialisation, habité du désir croissant de peser sur les règles du jeu mondial, ce qui ne veut pas simplement dire les édicter, mais aussi maîtriser leurs processus de production, c’est à-dire les lieux où elles se font, la langue dans lesquelles elles sont édictées, les concepts qu’elles mobilisent, les termes des problématiques qu’elles posent. Cette promotion passe par tous les « échelons » de la mondialisation, que ce soit dans les relations commerciales ou dans les relations diplomatiques, bilatérales ou multilatérales ; le pays ayant été jusque là davantage « importateur » qu’« exportateur » de standards. Plus précisemment, il semble que la stratégie de gouvernance mondiale de la Chine – en tout cas dans le discours politique – passe par trois voies : l’intégration d’institutions existantes, la réactivation d’anciennes institutions et la création de nouvelles organisations, telle que la Banque asiatique d’investissements pour les infrastructures ou la Nouvelle Banque de Développement des BRICS.

Y’a-t-il une véritable stratégie chinoise pour concevoir des règles et standards internationaux alternatifs ou s’agit-il d’une exagération, qui biaise une analyse réaliste du poids de cet acteur dans le jeu global ? Dans quelle mesure les entreprises étrangères doivent-elles renoncer à leurs propres standards pour s’adapter au marché chinois ?

Peut-on retracer une histoire de la pensée stratégique mondiale chinoise ? Où en est la Chine, en dehors de son discours politique, dans ses pratiques de contrôle et de diffusion de modèles ? Sa puissance financière a-t-elle nécessairement un impact sur les standards et comment l’Europe doit-elle réagir ? Le droit est-il un levier privilégié dans la stratégie chinoise pour peser et réguler la mondialisation ? Est-il au service d’un projet hégémonique de substitution à la puissance américaine ? Ces multiples questions ne peuvent recevoir de réponses claires et définitives, mais invitent à y rester continuellement attentifs.

Intervenants

Me Laure DERON, Avocate, Chargée d’enseignement aux universités Paris 1et Paris 8, ancienne Directrice juridique et projets chez Veolia en Chine et Asie centrale.

Mme Alice EKMAN, Chercheur, responsable des activités Chine du Centre Asie de l’IFRI

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À propos de l'auteur

Sarah Albertin

Avocate et juriste de formation, Sarah Albertin est spécialisée en droit européen (université Paris 2) et en droit pénal. Associée aux travaux de l’IHEJ depuis 2009, elle a d’abord travaillé à la coordination des émissions radiophoniques « Le Bien Commun » (devenues « Esprit de Justice »), produites par Antoine Garapon sur France Culture. Dans le même temps, Sarah Albertin a participé au programme Conventions sur les questions de droit global, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, et coordonné un projet de recherche sur le whistleblowing, en partenariat avec l’ESCP. Après une expérience professionnelle à New York au sein du cabinet d’avocats Kelley Drye, elle a obtenu le CAPA fin 2013 puis intégré le cabinet d’avocats VIGO à Paris, où elle a suivi des dossiers en droit pénal et droit pénal des affaires jusque fin 2014. Elle assure aujourd’hui des missions de veille documentaire et de recherche dans le cadre des projets Conventions sur la mondialisation.