SwissLeaks et Luxembourg Leaks sont les noms donnés à la révélation par plusieurs médias dans le monde, en 2014 et 2015, d’un système international de fraude fiscale et de blanchiment d’argent qui aurait été mis en place par la banque britannique HSBC à partir de la Suisse et par le fisc luxembourgeois en partenariat avec des cabinets d’audit.
Selon les journalistes de l’ICIJ, consortium de journalistes d’investigation, entre novembre 2006 et mars 2007, plus de 180 milliards d’euros ont transité, à Genève, sur les comptes de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore, concernant 188 pays différents. Des chefs d’État, des personnalités médiatiques du monde des affaires, de la politique, du sport, ainsi que des artistes, mais également des financiers du terrorisme, des trafiquants de drogue et des trafiquants d’armes figurent sur la liste des clients.
Elle étend l’affaire des évadés fiscaux, révélée dès 2008 par l’informaticien Hervé Falciani, pour laquelle il est poursuivi par les autorités suisses pour vol de données.
En février 2014, le journal Le Monde reçoit une clef USB contenant les archives numérisées de la banque entre novembre 2006 et mars 2007, et engage une enquête d’un an, qui mobilise 154 journalistes de 47 pays et d’une soixantaine de médias internationaux, coordonnés par l’ICIJ. C’est au terme cette enquête que s’est tenue une table ronde de ces journalistes et juristes à Washington DC pour discuter des résultats de l’investigation. Sont ainsi révélées les principales informations recueillies sur les Luxembourg Leaks, c’est à dire les accords dérogatoires au droit luxembourgeois donnant à 340 des plus grosses entreprises multinationales du monde (parmi lesquelles Amazon, Pepsi, Koch Industries, Ikea) des conditions fiscales proche de zéro, orchestrant ainsi l’évasion fiscale de tous les autres Etats membres de l’UE dans lesquels ils opèrent. Ces accords, préparés pour l’essentiel par Price Coopers Waterhouse ont été négociés pendant que Juncker était premier ministre du Luxembourg. Le panel incluait Marina Walker Guevara et Gerard Ryle de ICIJ; Susan Karamanian de la George Washington University Law School; Bruce Zagaris de Berlin, Corcoran & Rowe LLP; et Heather Lowe de Global Financial Integrity.
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